LES INROCKUPTIBLES / 6 décembre 2019
LES DIABLES
“Les Diables”, une pièce sans faux-semblants
Les acteurs de la compagnie l’Oiseau-Mouche, avec lesquels Michel Schweizer a travaillé, sont eux-mêmes le cœur de la création. A la fois évocation du métier de comédien, interrogation sur la place du spectateur, invitation à parcourir toute la gamme des contrastes, le spectacle a été essentiellement écrit par ses interprètes, qui cent fois sur le métier ont remis leurs ouvrages, pour dire à quel point l’échange entre le comédien et le public n’est pas anodin, que le regard que l’on porte sur l’autre non plus.
Des interprètes émouvants de sincérité
Ils sont beaux les sept diables de Schweizer, émouvants de sincérité, livrant d’eux-mêmes leurs expériences d’acteurs, leurs peurs du rejet, leurs propres ingratitudes, leurs rêves, leurs imprécations aussi.
Quelques échappées anticléricales de bon ton nous rappellent que toutes les créatures de Dieu ne sont pas faites à Son image, que Fabrice Luchini n’est pas aussi fat que l’on croit et que, de toute manière, on s’en fout, car Marguerite Duras est toujours là, dans un coin de la salle, pour veiller sur nous… Alors, comme Marguerite, nous ne les quittons plus des yeux.
Hervé PONS